Alors que les opérations de carte scolaire se sont justes terminées, la réalité de « la priorité à l’Ecole » incarnée par le 1er Ministre et le Président Macron poursuit son opération de démantèlement du Service Public d’Education.
Enseignant·es non remplacé·es
En Creuse, ce sont des enseignant.es en congés longs qui ne sont plus remplacé.es : l’Inspecteur d’Académie écrit aux écoles tranquillement que « Le département est actuellement confronté à des tensions de remplacement qui ont un impact réel dans les écoles. L’épisode hivernal que nous terminons de traverser avec ses maladies saisonnières et le nombre important de congés maladies prolongés obèrent notre capacité à répondre à la totalité des besoins de remplacement de professeurs ».
Et de poursuivre : « Face à ce constat, et après consultation des Inspecteurs de l’éducation nationale et des services, j’ai dû prendre une décision difficile pour pallier l’absence de remplacement dans votre école en procédant à un regroupement pédagogique des classes. Afin d’assurer la prise en charge de tous les élèves et de garantir la continuité de leurs apprentissages, je vous serai reconnaissant de bien vouloir réorganiser les classes en redistribuant les effectifs. Cette solution est envisagée durant l’absence de madame …………… L’IEN vous accompagnera dans cette réorganisation provisoire ».
En Haute-Vienne, le turn-over des remplaçant.es est organisé pour ne pas être contraint de fermer des écoles à une seule classe. Ainsi, un remplaçant.e sur un congé long est enlevé ici pour aller là… Le non remplacement des absences de courte durée se généralise.
En Corrèze, ce sont des remplacements qui ne sont assurés que très partiellement (ici un congé de 6 jours remplacé 2 jours …)
Au sortir d’une rencontre avec les organisations syndicales et des élu.es le 6 décembre 2023, la Rectrice indiquait dans un communiqué que « ce sujet [celui du remplacement] est une priorité qui mobilise les services académiques » et de poursuivre « cette mobilisation permet à l’Académie d’avoir un taux de non-remplacement depuis le début de l’année 1.35% (ce qui signifie que 98.65% des journées de classe sont assurées (…)».
Ainsi, constater 2765 ½ journées d’absences non remplacées dans l’Académie entre le 1er septembre et le 24 novembre de cette année était alors considéré comme une performance !
Lire le 4 pages de la CGT Educ’Action avec le communiqué de la Rectrice
Si pour les autorités académiques, c’est la faute à l’hiver ou la faute aux malades -avec en passant la culpabilisation forte qu’un tel procédé implique pour les personnels-, pour la CGT Educ’Action, il s’agit là de la conséquence directe des choix politiques opérés :
L’Ecole est une variable d’ajustement budgétaire en Macronie !
Avec le retour annoncé au dogme européen d’un déficit inférieur à 3% du PIB en 2027, ce sont 80 milliards d’économie qui seraient programmés selon OFCE !
Facile d’imaginer les orientations programmées pour les années à venir.
Pour museler les personnels, cette politique s’accompagne d’un autoritarisme récurrent, d’une caporalisation de l’école et du new management public dont on connait les effets sur la santé des personnels.
A la CGT Educ’Action, ce n’est pas l’Ecole dont nous voulons !
Les premières victimes de ces choix sont les personnels et les élèves les plus fragiles !
Journées d’immersion en collège
L’Inspecteur d’Académie continue à organiser des journées d’immersion dans certains collèges en déplaçant enseignant.es et élèves de CM2 vers le collège.
Les autres élèves de la classe (CM1, CE2…) sont soient répartis dans les autres classes de l’école soit surveillés en étude au collège.
La CGT Educ’Action avait écrit en décembre 2023 à l’IA DASEN pour lui demander de procéder autrement (avec une proposition de convention) pour éviter de nouvelles désorganisations du Service Public d’Education creusois qui vit déjà des dizaines d’absences non remplacées quotidiennement.
Ce courrier n’a reçu aucune réponse. La CGT Educ’Action lui écrit à nouveau (lettre ouverte liaison école collège) dans le contexte scandaleux du moment.
Engager la riposte !
Une intersyndicale s’est réunie en Creuse sur ce symptôme du non remplacement.
La CGT Educ’Action y a porté la nécessité de contester la politique menée, de la maternelle à l’université -une politique de démantèlement du Service Public d’Education, du tri social- et d’informer les usager.es et les élu.es de ces choix politiques qui ne sont pas irréversibles.
La CGT Educ’Action a également porté la nécessité d’outiller les personnels pour répondre à cette demande de « regroupement pédagogique » et de prendre en compte les conséquences de telles dispositions sur la santé et la sécurité des personnels.
Elle a proposé un courrier à l’IA pour l’interroger sur les conséquences concrètes de son injonction à revoir la répartition pédagogique et à venir présenter lui-même ses choix devant les usager.es.
En tout état de cause, la consigne intersyndicale académique est d’autant plus d’actualité.
Il s’agit également de trouver des solutions durables : la CGT Educ’Action proposera d’intégrer par anticipation les personnels qui ont obtenu les permutations ainsi que les collègues qui ne les ont pas obtenues et qui sollicitaient pourtant la Creuse.
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